Fiche Santé détaillée

L’afidopyropène a donné des résultats négatifs lors d’une série d’essais de génotoxicité qui comprenait deux tests de mutation inverse sur bactéries réalisés avec des souches de S. typhimurium et avec E. coli, un test in vitro d’aberrations chromosomiques sur cellules pulmonaires de hamster chinois, un test de mutation directe sur cellules ovariennes de hamster chinois et deux tests des micronoyaux chez la souris. Deux études de génotoxicité menées avec l’insecticide Versys étaient également disponibles. Cette préparation commerciale a donné des résultats négatifs au test de mutation inverse sur bactéries réalisé avec des souches de S. typhimurium et avec E. coli, au test des micronoyaux in vivo réalisé avec des souris mâles.

Il a été reconnu que la base de données contenait des éléments probants indiquant des perturbations endocriniennes telles qu’un retard de la maturation sexuelle, une modification du rapport de masculinité, une altération des paramètres spermatiques, des changements dans le poids des organes, et une diminution des sites d’implantation.

Dans les deux études multigénérationnelles de toxicité pour la reproduction, les effets observés chez les petits (qui comprenaient une diminution du poids corporel et de la prise de poids corporel, une diminution du poids du thymus et de la rate, et un retard de la maturation sexuelle chez les deux sexes) se sont produits à des doses qui étaient aussi toxiques pour les mères (effets sur les surrénales), ce qui laisse croire que les animaux jeunes ne seraient pas plus sensibles que les animaux adultes à la toxicité de l’afidopyropène. Des effets sur les paramètres de reproduction ont été observés dans plusieurs études à des doses équivalentes aux doses toxiques parentales. Outre les changements de poids des organes reproducteurs mentionnés précédemment, une diminution des sites d’implantation, du nombre de petits nés et de la taille des portées, une augmentation de l’infiltration lymphoïde de la prostate et un allaitement inadéquat des petits par les mères ont été constatés. Une modification du rapport de masculinité (nombre accru de mâles) a été observée dans toutes les études de toxicité pour la reproduction, sauf l’étude d’allaitement croisé. Certains effets ont été jugés équivoques. Les résultats de l’étude d’allaitement croisé semblent indiquer que l’exposition in utero pourrait être un facteur crucial de mortalité des petits au début de la période postnatale. Les données rapportées par l'EPA diffèrent quant à la sensibilité des petits, mais pas sur les effets sur la reproduction.

En ce qui concerne la toxicité prénatale et postnatale, des signes d’une sensibilité accrue des fœtus comparativement aux mères ont aussi été relevés dans certaines études de toxicité pour le développement chez le rat et le lapin. Dans la première étude chez le rat, des variations squelettiques fœtales, une incidence accrue d’ossification lombaire (côtes surnuméraires) et des métatarsiens, ainsi qu’un effet grave, la modification du rapport de masculinité, ont été en présence de toxicité maternelle (augmentation du poids des surrénales). Dans la deuxième étude chez le rat, qui comprenait des doses plus élevées, une incidence accrue de variations squelettiques et de côtes surnuméraires a été observée chez les fœtus à la dose d’essai la plus faible, laquelle n’était pas toxique pour les mères. Dans l’étude de toxicité pour le développement chez le lapin, un effet grave, la modification du rapport de masculinité, a été observé chez les fœtus en l’absence de toxicité maternelle évidente. 

0,03 pour la population générale. Pour estimer les risques pour la population générale liés à des expositions répétées par le régime alimentaire, l’étude d’un an par administration de capsules chez le chien, avec une dose sans effet nocif observé (DSENO) de 8 mg/kg p.c./j, a été sélectionnée pour l’évaluation des risques. Le facteur global d'évaluation est de 300.

0,008 pour les Femmes de 13 à 49 ans. Aux fins de l’estimation des risques pour les femmes de 13 à 49 ans liés à des expositions répétées par le régime alimentaire, l’étude de toxicité pour le développement d’un an par gavage chez le lapin, avec une DSENO sur le développement de 8 mg/kg p.c./j, a été sélectionnée pour l’évaluation des risques. Le facteur d’évaluation global (FEG) est  égal à 1 000.

0,08 pour toutes les populations incluant les femmes de 13 à 49 ans. Pour estimer les risques pour la population générale liés à des expositions répétées par le régime alimentaire, l'EPA a retenu les mêmes études que l'ARLA, mais n'a pas établi une dose de référence différente pour les femmes en âge de procréer. Un facteur de sécurité de 100 a été retenu. 

0,08 mg/kg p.c./jour 

Aucun signe de neurotoxicité n'a été observé dans l'étude de neurotoxicité subchronique chez les rats jusqu'à la dose la plus élevée testée. L'afidopyropène a provoqué des effets neurotoxiques dans l'étude de neurotoxicité aiguë, cependant, uniquement à la dose limite (2000 mg/kg/jour).

Des signes d’effets sur les tissus nerveux ont été relevés dans la base de données, et les effets les plus graves ont été observés chez les chiens, l'espèce la plus sensible. Ces effets comprenaient une vacuolisation des tissus nerveux, une réduction de la densité myélinique de la substance blanche sous-corticale et du corps calleux, et la présence d’un kyste dans le cervelet de l’un des animaux morts dans l’étude de toxicité d’un an. Comme les études chez le chien étaient réalisées avec des animaux adultes, les effets potentiels sur le neurodéveloppement des jeunes animaux exposés in utero ou pendant la période postnatale ne sont pas connus. La pertinence d’une étude de neurotoxicité pour le développement chez le rat est contestable, puisque le rat s’est révélé relativement insensible aux effets de l’afidopyropène sur le système nerveux. Par conséquent, une incertitude demeure quant à la possibilité d’effets nocifs sur le neurodéveloppement.