Insecticide, utilisé comme fumigant, qui pénètre par inhalation dans les insectes et par diffusion dans les oeufs. (Référence: Tomlin, C.D.S. The Pesticide Manual, 14th edition, The British Crop Protection Council, 2006.)
Effets sur les fonctions physiologiques : non spécifique (multi-sites).
Mode et site d’action : inhibiteurs divers non spécifiques (multi-sites).
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On considère que le fluorure de sulfuryle représente un risque modéré à élevé par voie orale et léger par inhalation. Il serait faiblement toxique par voie cutanée. Il est important de noter que la concentration létale pour 50 % des animaux ne réflète pas le caractère toxique du produit par inhalation. Sous pression, il peut causer des brûlures cryogéniques s’il vient en contact avec la peau ou les yeux. Le fluorure de sulfuryle n’est pas considéré comme un sensibilisant cutané. Ce gaz fumigant (ProFume) ne possède pas de propriétés d'avertissement tel que l'odeur et l'irritation oculaire. Les premiers symptômes d'une exposition au gaz sont une irritation respiratoire et une dépression du système nerveux central. Une excitabilité peut suivre. Des mouvements ralentis, une conscience réduite et une élocution déformée ou lente peuvent être notés. Une exposition prolongée peut causer une irritation des poumons, un œdème pulmonaire, des nausées et des douleurs abdominales. Des expositions répétées à des concentrations élevées peuvent résulter en des dommages significatifs aux poumons et aux reins. Des expositions uniques à des concentrations élevées ont déjà causé la mort. L’attribution du symbole de risque a été faite par un professionnel parce que celui généré automatiquement par le système n’est pas représentatif de la toxicité potentielle. |
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On n’a pas relevé de signe d’oncogénicité dans le cadre des études à long terme chez le rat et la souris. Après exposition chronique au fluorure de sulfuryle, on a remarqué chez la souris, le rat et/ou le chien des effets semblables à ceux causés au niveau de l’appareil respiratoire (hyperplasie des cellules épithéliales du larynx, congestion pulmonaire, hyperplasie dans la trachée), du cerveau (vacuolisation), des reins (néphropathie, taux élevé d’azote uréique du sang, dilatation des tubules rénaux avec cylindres urinaires) et des dents (fluorose) par des expositions subchroniques à la même substance par inhalation. Il se peut que la toxicité rénale du fluorure de sulfuryle soit due à son principal métabolite, l’ion fluorure, les études de toxicité chez les mammifères ayant montré que cet ion tend à s’accumuler dans les tubules rénaux, où il contribue à la néphrose. En ce qui concerne la toxicité prénatale et postnatale, les résultats des études de toxicité pour le développement et la reproduction n’ont révélé aucun signe d’une sensibilité accrue des jeunes. Cependant, des incertitudes subsistent en ce qui a trait à la sensibilité des jeunes à de possibles effets neurotoxiques après une exposition répétée au fluorure de sulfuryle. Ce produit n'est pas génotoxique et il ne cause pas de perturbation de la fonction endocrinienne. Cependant, il peut causer une neurotoxicité. Les études épidémiologiques chez les fumigateurs chargés de l’application d’agents à base de fluorure de sulfuryle ont révélé, chez ces personnes, une réduction de capacité motrice et de capacité sensorielle aux extrémités, des problèmes sur le plan de la vision et une dégradation de la fonction cognitive. |
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Vu la faible probabilité que le fluorure de sulfuryl se dépose dans le sol ou dans l’eau, la toxicité de cette matière active n’a pas été évaluée pour les lombrics et les espèces aquatiques, ces organismes ne devant vraisemblablement pas y être exposés. Le potentiel de bioaccumulation dans les tissus des organismes aquatiques est faible selon le log P de cet insecticide. Le fluorure de sulfuryl est toxique chez les invertébrés aquatiques d’eau douce (CE50 – 48 h 620 µg/L pour Daphnia magna) et les algues vertes (CE50 - 72 h 580 µg/L pour Pseudokirchneriella subcapitata). |
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Le fluorure de sulfuryl présente un risque modéré pour les oiseaux durant la fumigation. Durant l’aération, il présente un risque faible pour les oiseaux. La fumigation tuera tous les organismes se trouvant à l’intérieur. Compte tenu des mesures déjà en place pour chasser les oiseaux nuisibles, leur présence est peu probable. |
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Le fluorure de sulfuryl est modérément toxique chez les abeilles (DL50 par contact 6,5 µg/abeille). L’exposition des abeilles à cet insecticide devrait être dans une certaine mesure limitée. |
À la lumière des données dont on dispose sur les propriétés physico-chimiques du fluorure de sulfuryl, il est peu probable qu’il se dépose dans le sol ou dans l’eau. Par conséquent, l’évaluation des risques a porté principalement sur le devenir de la substance dans l’atmosphère et sur la toxicité et les risques potentiel qu’elle présente pour les organismes qui y sont exposés par inhalation. Après la fumigation, du fluorure de sulfuryl pénétrera dans l'environnement lorsqu'il sera évacué du bâtiment et libéré dans l'atmosphère. Sa libération dans le milieu se fera lentement et les concentrations rejetées ne devraient pas poser un risque inacceptable pour l’environnement. On peut s’attendre à ce que le fluorure de sulfuryl persiste longtemps dans l’atmosphère (pendant une période de l’ordre de 2 décennies) et y soit facilement transporté. |
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La constante d'adsorption sur le carbone organique (Koc) du fluorure de sulfuryl est de 6,11 ml/g. Il est donc très mobile dans les sols. Une fois la fumigation et l’aération des structures terminées, il est peu probable que ce pesticide atteigne les eaux souterraines par lessivage. La durée de la présence dans l’environnement des résidus du produit chimique d’origine ne devrait pas être indûment longue. Il est très volatil à partir des sols humides et de l'eau selon la constante de la loi de Henry (H = 1,56 à 2,16 atm.m3/mol) |
a L’attribution du symbole de risque a été faite sur la base des conclusions des organismes de décision qui n'ont pas jugé nécessaires toutes les études habituellement exigées pour chacun des effets toxicologiques en raison de la faible toxicité des biopesticides concernés.