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Fiche Matière active : phosmet

  Information

Il agit par contact, ingestion et inhalation sur un grand nombre d'insectes dont il inhibe  la cholinestérase. Absorbée par les feuilles, mais non véhiculé par la sève, son action est extrêmement rapide sur certains insectes broyeurs et piqueurs (Carpocapse, Doryphore, Psylles...). (Référence : Association de coordination technique agricole. Index phytosanitaire ACTA 2021.)

PRT
732-11-6
Insecticide, Acaricide

Comportement sur la culture : Non systémique

Mode de pénétration sur l'ennemi : Insecticide de contact

Mode de pénétration sur l'ennemi : Insecticide d'inhalation

Mode de pénétration sur l'ennemi : Insecticide d'ingestion

Organophosphorés
1B
Élevé 

Liste des insectes confirmés résistants au Québec : carpocapse de la pomme, doryphore de la pomme de terre, fausse-teigne des crucifères, tordeuse à bandes obliques.

Liste des insectes et acariens soupçonnés résistants au Québec : aleurode des serres, aleurode du tabac, charançon de la carotte, fausse-arpenteuse du chou, mouche de l'oignon, mouche du chou, mouche mineuse serpentine américaine, puceron de la digitale, punaise de la courge (aucun cas de résistance confirmé mondialement), punaise terne, tétranyque à deux points, tétranyque de McDaniel, tétranyque rouge du pommier, thrips de l'oignon, thrips des petits fruits.

 

Effets sur les fonctions physiologiques : nerf et muscle.

Mode et site d’action : inhibiteur de l'enzyme acétylcholinestérase, avec interruption de la transmission de l'influx nerveux.

Légende :
Extrêmement Élevé
Extrêmement
élevé
Élevé
Élevé
Modéré
Modéré
Léger
Léger
Faible
Faible

Le phosmet est très toxique par voie orale pour les sujets de laboratoire que sont le rat, la souris et le cobaye, et il est modérément toxique par inhalation pour le rat. L’exposition par voie cutanée du lapin montre que le phosmet est peu toxique par cette voie; cependant il irrite modérément les yeux. Il ne serait pas un sensibilisant cutané selon Tomlin (2003). C'est un inhibiteur des cholinestérases, les tremblements, la salivation excessive, le larmoiement, le halètement, l’écoulement nasal, l’exophtalmie et les mictions excessives sont les signes de la toxicité aiguë causée par le phosmet.
Le phosmet peut causer des effets neurotoxiques cumulatifs liés à l'inhibition des choliestérases. Effets hépatiques, dégénérescence hépatique et baisse du poids de la rate, des surrénales, des ovaires et des testicules. Des études ont établi que le phosmet est une substance mutagène directe très efficace. Les études ont donné des résultats positifs lors des essais in vitro suivants : mutation inverse lors du test d’Ames avec activation, mutation directe et échange de chromatides-soeurs lorsque les tests sont effectués sur des cellules murines extraites de lymphomes. Dans une étude bigénérationnelle chez le rat, la toxicité sur le plan de la reproduction s’est manifestée par une baisse du poids des testicules chez les mâles et des ovaires chez les femelles, une baisse de l'indicde de fertilité et baisse du nombre de petits par portée et du taux de survie. Ces effets se sont produits à une dose toxique systémique parentale révélée par un ralentissement du gain en poids corporel, l’inhibition de la cholinestérase érythrocytaire et des signes cliniques. Il n’existe pas de signe d’une sensibilité particulière chez les sujets jeunes dans l’étude sur la toxicité sur le plan de la reproduction. La toxicité sur le plan du développement chez le rat et le lapin prend la forme d’un retard de l’ossification ou d’une baisse du poids des foetus. Cependant, ces effets ne sont signalés qu’à des doses toxiques pour la mère, ce qui témoigne de l’absence d’une sensibilité des jeunes sujets. Il n'y a rien dans la base de données qui suggère un effet hormonal causé par le phosmet.

Le phosmet est légèrement à extrêmement toxique chez les poissons d'eau douce avec des CL50 variant de 11 ppm (barbue de rivière) à 0,070 ppm (crapet arlequin). Il est extrêmement toxique chez les invertébrés aquatiques d'eau douce. La valeur du log P du phosmet indique qu'il est potentiellement bioaccumulable dans les tissus des organismes aquatiques.

La toxicité aiguë du phosmet chez les oiseaux est variable selon l'espèce exposée. Il est hautement toxique chez le carouge à épaulette (DL50 = 18 mg/kg p.c.) et le colin de Virginie (DL50 = 57 mg/kg p.c.) et légèrement toxique chez le canard colvert (DL50 = 2000 mg/kg p.c.). Il est modérément toxique chez le colin de Virginie exposé par voie alimentaire (CL50 = 501 ppm).

Le phosmet est hautement toxique chez les abeilles avec une DL50 aiguë de 1,06 µg/abeille.

Faible

Le phosmet est rapidement dégradé par hydrolyse. La vitesse de cette réaction varie selon le pH du milieu (demi-vie = 7,5 j à pH 5; 9,4 h à pH 7 et 5,5 min à pH 9). Il est faiblement persistant dans les sols en conditions aérobies et anaérobies où il est biodégradé avec des TD50 respectifs de 3 jours et 15 jours. Parmi ses métabolites, on a identifié le phosmet oxon, qui est le résultat de l'oxydation du groupement dithiophosphate en groupement thiophosphate. Le phosmet en phase vapeur se dégrade rapidement dans l'air avec les radicaux hydroxyles produits photochimiquement. Sa demi-vie est estimée à 2,6 heures.

Faible

La valeur de la constante d'adsorption sur le carbone organique (Koc) du phosmet varie de 716 à 10 400 ml/g. Ceci indique qu'il est légèrement mobile à immobile dans les sols. Son potentiel de lessivage est faible. Le risque est donc faible qu'il contaminte l'eau souterraine par lixiviation. La constante de la loi de Henry (H = 7,5 x 10-9 atm.m3/mol) indique que le phosmet n'est pas volatil à partir des sols humides et de l'eau.
Le phosmet oxon serait moins mobile dans les sols que le phosmet.