Insecticide non systémique qui agit par contact, ingestion et inhalation. (Référence: Tomlin, C.D.S. The Pesticide Manual, 14th edition, The British Crop Protection Council, 2006.)
Comportement sur la culture : Non systémique
Mode de pénétration sur l'ennemi : Insecticide de contact
Mode de pénétration sur l'ennemi : Insecticide d'inhalation
Mode de pénétration sur l'ennemi : Insecticide d'ingestion
Liste des insectes confirmés résistants au Québec : carpocapse de la pomme, doryphore de la pomme de terre, fausse-teigne des crucifères, tordeuse à bandes obliques.
Liste des insectes et acariens soupçonnés résistants au Québec : aleurode des serres, aleurode du tabac, charançon de la carotte, fausse-arpenteuse du chou, mouche de l'oignon, mouche du chou, mouche mineuse serpentine américaine, puceron de la digitale, punaise de la courge (aucun cas de résistance confirmé mondialement), punaise terne, tétranyque à deux points, tétranyque de McDaniel, tétranyque rouge du pommier, thrips de l'oignon, thrips des petits fruits.
Effets sur les fonctions physiologiques : nerf et muscle.
Mode et site d’action : inhibiteur de l'enzyme acétylcholinestérase, avec interruption de la transmission de l'influx nerveux.
Le chlorpyrifos est modérément toxique par les voies orale et respiratoire. Il est sévèrement toxique par la voie cutanée chez le rat et modérément chez le lapin. L'inhibition des cholinestérases est l'effet le plus sensible chez toutes les espèces animales et l'humain peu importe la durée d'exposition. Le chlorpyrifos n'est pas un sensibilisant cutané. | ||
L'exposition chronique au chlorpyrifos peut conduire à une diminution cumulative de l'activité des cholinestérases à un niveau critique. Parmi les animaux, le chien serait une espèce plus sensible pour l'inhibition des cholinestérases et les effets systémiques (augmentation du poids du foie). Chez les rats, on a noté entre autres, une baisse de poids corporel et de gain de poids, des effets oculaires, des effets aux glandes surrénales ainsi qu'une modification aux paramètres hématologiques et à la chimie cliniques. Le chlorpyrifos pourrait affecter le développement du système nerveux des fœtus de rats par des mécanismes indépendant de l'inhibition des cholinestérases mais il n'est pas toxique pour la reproduction à des doses non toxiques pour les parents. Par ailleurs, des chercheurs ont démontré que l'association entre l'exposition prénatale au chlorpyrifos et des effets neurodéveloppementaux chez les enfants exposés in utero restait siginficativement et positivement liée. Ce constat est admis par l'EPA. Le chlorpyrifos n'a pas causé de génotoxicité dans des systèmes mammaliens et il n'est pas considéré comme un perturbateur endocrinien. |
Le chlorpyrifos est très toxique chez les poissons d'eau douce (CL50 - 96 h 8 µg/L chez la truite arc-en-ciel), chez les invertébrés aquatiques d’eau douce (CE50 – 48 h 0,1 µg/L pour Daphnia magna) et les algues vertes (CE50 - 72 h 64 µg/L pour Selenastrum capricornutum). Le potentiel de bioaccumulation dans les tissus des organismes aquatiques est élevé selon le log P de cet insecticide. |
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Le chlorpyrifos est toxique chez les oiseaux exposés par voie orale (DL50 de 32 mg/kg p.c. chez le colin de Virginie). |
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Cet insecticide est toxique chez les abeilles (DL50 par voie orale 0,04 µg/abeille et DL50 par contact 0,059 µg/abeille). |
Modérée
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Le chlorpyrifos est de faiblement persistant à persistant dans les sols en condition aérobie (demi-vie de 11 à 180 jours) et faiblement à modérément persistant en condition anaérobie (demi-vie de 15 à 58 jours). Il est faiblement persistant dans l’eau en condition aérobie (demi-vie de 3 à 30 jours) et modérément à persistant en condition anaérobie (demi-vie de 39 à 200 jours). Cet insecticide ne s’hydrolyse pas rapidement aux pH normalement rencontrés dans l’environnement (demi-vie de 16 à 147 jours). La vitesse d’hydrolyse augmente généralement avec l’augmentation du pH. La photolyse au sol n’est pas très importante, mais il est sensible à la photolyse dans l’eau (demi-vie de 29,6-39,9 jours). Le principal produit de transformation du chlorpyrifos est le TCP (3,5,6-trichloro-2- pyridinol). La biotransformation en sol aérobie du TCP est variable (demi-vie de 8 à 752 jours), tandis que la phototransformation du TCP est une voie de dégradation importante dans le sol (demi-vie de 2 à 14 jours). Dans des conditions anaérobies, dans le sol le TCP est le seul produit de transformation majeur. Une fois que le TCP est formé dans des sols anaérobies, il est persistant et sa demi-vie dépasse 500 jours. |
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Faible
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La constante d'adsorption sur le carbone organique (Koc) du chlorpyrifos est de 2785 à 31000 ml/g. Il est donc de légèrement mobile à immobile dans les sols et son potentiel de lessivage est faible. Le chlorpyrifos n’est pas susceptible d’être entraîné jusque dans les eaux souterraines. Même si la constante de la loi d’Henry (H = 4,2 à 6,2 x 10-6 atm.m3/mol) obtenue indique un faible potentiel de volatilisation du chlorpyrifos à partir de la surface des plans d’eau ou du sol mouillé, la volatilisation du chlorpyrifos observée dans les écosystèmes aquatiques est importante. Les données d’absorption en laboratoire indiquent que le produit de transformation TCP, est beaucoup plus mobile dans le sol que le chlorpyrifos (27 à 389). Le TCP a un potentiel de lessivage beaucoup plus élevé. |